L'environnement

Eutrophisation au lac Nairne

Eutrophisation au lac Nairne GestionLacNairne 14 juin 2022

L’ensemble des variables physicochimiques mesurées, par le Réseau de surveillance volontaires des lacs, dans une des zones d’eau profonde du Lac Nairne situe, en 2021, son état trophique dans la classe mésotrophe. Autrement dit, le lac Nairne vieillit plus rapidement que normalement.

Les causes de la dégradation du lac et de son écosystème sont multiples. Voici quelques spécificités qui expliquent l’eutrophisation au lac Nairne :

  • Premièrement, le lac Nairne a subi beaucoup de pression depuis environ 100 ans. Des évènements de surpêches ont été documentés (Société d’histoire de Charlevoix, 2005) causant la diminution de la population de poissons.
  • L’arrivée de la toilette (versus la «bécosse») a provoqué le rejet des eaux usées directement au lac (Société d’histoire de Charlevoix, 2005) provoquant un grand apport en nutriments (phosphore et azote) et en bactéries.
  • Le monde de l’agriculture n’était pas sensibilisé comme il l’est aujourd’hui aux impacts de leurs techniques de production sur les écosystèmes.
  • Après la mise en place de l’obligation de posséder une fosse septique, de nombreux chalets ne se sont pas conformés ou des fosses septiques hors normes sont restées en place durant de nombreuses années, poursuivant ainsi l’enrichissement du lac.
  • Dans certains secteurs, des propriétaires riverains ont fait du remplissage de secteurs marécageux; certains ont abondamment déboisé les rives et engazonné les berges, réduisant ainsi la capacité d’infiltration et de filtration des eaux de ruissellement par les végétaux.
  • L’utilisation de bateaux motorisés a contribué à l’érosion des rives par le batillage et à la remise en suspension des sédiments.
  • La règlementation de protection des bandes riveraines a été très peu respectée en milieu agricole (Gaumond, 2013).
  • On note aussi la présence de la route qui encercle le lac et qui est parfois localisée très proche des rives, sans que des mesures de protection ne soient appliquées pleinement.

De nos jours, le tour du lac est urbanisé à 90% et compte environ 220 bâtiments (chalets, résidences et campings) lesquels ne sont pas reliés à un réseau d’égout. Les fosses septiques ont toutes été mises aux normes mais ce système n’est pas efficace pour éliminer totalement le phosphore. Donc, une fois que le sol est saturé, s’il n’y a pas de végétaux pour absorber et utiliser ce phosphore, ce nutriment se rend au lac. Un vaste programme de sensibilisation et de renaturalisation volontaire des rives a été réalisé au début des années 2000. Puis en 2007, un règlement exigeant la renaturalisation des rives du lac et des tributaires a été adopté par la municipalité de Saint-Aimé-des-Lacs. Ce règlement prévoit la préservation de 5 mètres de bandes riveraines naturelles dans la zone agricole et jusqu’à 10 m pour les chalets et résidences selon leur proximité au cours d’eau ou au plan d’eau.

Comme vous pouvez le constater, les changements climatiques et la présence de l’homme autour du lac, font pression sur le lac et son écosystème. Afin de contrer l’eutrophisation du lac, chaque petit geste ou comportement a un impact sur la santé du lac Nairne. L’Association pour la protection de l’environnement du lac Nairne Inc. (APELN), les producteurs agricoles du bassin versant et les organismes gouvernementaux ne peuvent y arriver seuls sans la volonté inconditionnelle de CHACUN DE NOUS, propriétaires et utilisateurs du lac. En agissant tous dans la même direction, on donne ainsi toutes les chances de succès à la santé du lac Nairne.

Pour bien comprendre ce qu’est l’eutrophisation :

L'eutrophisation, c'est quoi?


Voici un reportage présenté à l’émission « La semaine verte » à Radio-Canada qui nous présente un portrait de l’empreinte humaine sur les lacs au Québec.

État des lacs au Québec